Sur la place de la Réunion, trône fièrement un édifice aux allures de cathédrale mais qui est en réalité un temple. Achevé en 1868, il prend la place de l’ancien temple qui s’était installé dans l’église Saint-Etienne – construite au XIe siècle et plusieurs fois agrandie – suite au passage de Mulhouse à la réforme en 1523. Si l’aspect extérieur ne reflète en rien l’habituelle sobriété d’un temple, c’est qu’en 1860 est inaugurée l’église Saint-Etienne place de la Paix, dont l’architecture s’inspire de celle des grandes cathédrales françaises du XIIe siècle et que le temple se doit de rivaliser en monumentalité et en beauté avec celle-ci.
C’est ainsi que les dentelles de pierre des hautes flèches ajourées, dont celle du clocher qui culmine à près de 97 mètres de hauteur, ainsi que les nombreuses gargouilles donnent un cachet indéniable à cet imposant édifice néogothique. L’intérieur est plus sobre. Il renferme néanmoins un véritable trésor : un ensemble de vitraux du XIVe siècle issu de l’ancienne église et remonté dans le nouvel édifice.
Se composant de trois séries distinctes, ces verrières constituent le plus bel ensemble de cette époque conservé en Alsace. Les sept premières verrières, exécutées en 1330-1340, représentent la venue, la passion et le triomphe du Christ. Les deux suivantes, sans doute postérieures (1360-1370), illustrent la lutte des vices et des vertus dans la partie supérieure et les œuvres de miséricorde (les actions à réaliser pour être un bon chrétien) dans sa partie inférieure. La dernière verrière, plus disparate, figure notamment les armes (poissons) des comtes de Ferrette qui ont sans doute offert une partie des vitraux.