A côté du Nouveau Quartier des industriels au sud de la vile, la Cité, à destination des ouvriers au nord, constitue la réalisation urbanistique la plus importante du XIXe siècle.
Sa construction à partir de 1853 permet d’apporter une solution à une crise du logement qui s’aggrave avec le formidable essor industriel et l’afflux d’ouvriers qu’il génère. Les 1243 maisons construites en une quarantaine d’années permettront aux ouvriers contraints d’habiter dans les communes alentours de se loger à Mulhouse. Cette réalisation, véritable innovation sociale, servira d’exemple en France et à l’étranger. Pour la première fois au monde, les ouvriers (méritants) pourront accéder à la propriété.
L’option choisie par l’architecte Emile Muller est celle de la maison unifamiliale. 3 types de maisons seront construits : des maisons en bande entre cour et jardin (plutôt pour les contremaîtres), des maisons en bande dos à dos avec jardin à l’avant (pour des ouvriers plus modestes) et une innovation, le carré mulhousien.
Ce dernier modèle, le plus répandu au sein de la Cité, se présente sous la forme d’une maison carrée divisée en 4 avec entrée indépendante et jardin pour chacune d’entre elles. Dans chaque jardin était planté un tilleul et les ouvriers cultivaient un petit potager qui leur apportait quelques subsistances et les tenait éloignés du café…
Même si la vie moderne a dicté des ajouts (garages notamment) et des surélévations, la cité ouvrière d’antan dont les maisons s’ordonnent selon un quadrillage fait de passages étroits et de quelques rues plus importantes est relativement bien préservée et déploie encore tout son charme.