Née Verena Sandreuter à Bâle, dans l’une des plus anciennes familles de la ville, Véronique Filozof obtient la nationalité française par son mariage à Paris en 1923, avant de s’installer à Mulhouse en 1928 avec son mari Paul Morin et leurs deux enfants, Paulette et Jean-Guy. Après son divorce en 1937, elle se remarie en mai 1940 avec Georges Filozof, ingénieur aux Mines de Potasse d’Alsace à Mulhouse.
Après l’armistice du 22 juin 1940, la famille prend le chemin de l’exode comme des millions de Français et s’installe dans le Périgord, à Sarlat, pendant toute la période de l’Occupation, avant de revenir à Mulhouse après-guerre. Cette région d’accueil lui inspirera son premier ouvrage illustré, Le Périgord Noir, publié en 1954, qui raconte la vie paysanne et villageoise du Sarladais.
C’est au cours des années 1950 que V. Filozof développe son art et son réseau d’amitiés artistiques (Jean Dubuffet, Paul Eluard, Jean Tinguely) et que son talent est reconnu dans le monde de l’art. Sa maison devient un salon littéraire réputé, qui accueille également un théâtre de poche.
L’ouvrage illustré Der Totentanz a été composé en hommage à la vie et à Bâle, sa ville natale. Dédié à la mémoire de son deuxième mari Georges Filozof, La danse macabre de V. Filozof est une réinterprétation moderne de la Danse macabre de Hans Holbein le Jeune (1497-1543), exposée au Kunstmuseum de Bâle. V. Filozof a respecté le nombre de gravures mais en a remplacé certaines par des versions plus en phase avec son époque, pour montrer la mort moderne… en somme un nouveau « Totentanz », comme «Les retombées atomiques et la mort ».