En l’an 1335, l’église Saint-Etienne, sur l’actuelle place de la Réunion, est l’unique paroisse de Mulhouse. Les indulgences, accordant une remise de la « peine » et la réparation des péchés en contrepartie d’un acte de piété, devaient inciter les fidèles à faire leurs dévotions dans leur église paroissiale plutôt que dans les couvents. En attirant ainsi les offrandes des fidèles en échange de la rémission de leurs fautes, le clergé vise au développement de la paroisse et cette nouvelle source de revenus permet d’engager des travaux dans l’église.
Cette remarquable lettre d’indulgence, conservée aux Archives de Mulhouse, est délivrée par la papauté. Elle porte les sceaux des différents évêques, des lettres ornées et une enluminure. Celle-ci, dessinée autours de la lettre M, représente une Vierge à l’enfant, entourée de Saint-Etienne et Sainte-Catherine. Particulièrement beau, ce parchemin est représentatif de l’école artistique d’Avignon, résidence du pape Benoît XII. Exposé sur le maître-autel, il devait retenir le regard des fidèles et les inciter à la dévotion.
Ce document est un témoignage intéressant de la vie religieuse mulhousienne au XIVème siècle. Le système des indulgences, qui rendit possible la construction des cathédrales, est aussi déclencheur de la Réforme protestante, qui le contesta. Intérêt tout particulier dans le cas de l’église Saint-Etienne, à l’origine édifice catholique roman, détruite au XIXe siècle pour devenir l’actuel temple Saint-Etienne.