Dans la ville médiévale, la sécurité constitue une réelle obsession. Celle-ci est assurée par une première muraille construite vraisemblablement à partir de 1224*, à laquelle s’ajoute les canaux – un seul à cette époque, puis trois au nord et quatre au sud à partir du début du 15e siècle – qui entourent cette dernière et par des tours de défense.
Au rang de celles-ci figure la tour du Bollwerk édifiée à la fin du 14e siècle à l’est de la ville. Au siècle suivant les canons remplaçant les arbalètes, des travaux sont engagés sur les tours exposées aux tirs. Devant la tour du Bollwerk est alors construit un bastion en pierre (d’où le nom de la tour, Bollwerk signifiant bastion) pour empêcher d’éventuels assaillants de traverser les fossés.
La tour connait plusieurs noms successifs, celui de la fin du 19e siècle étant Sauturm, tour aux cochons, en raison de sa proximité avec l’abattoir.
Elle change également plusieurs fois d’aspect : tour crénelée à l’origine, elle devient demi-ronde au 16e siècle (comme actuellement). Après une restauration au 18e siècle, son toit est à 4 pans, puis surmonté d’un clocheton à partir de 1840. Les travaux réalisés en 1892 lui donnent l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui (avec son toit en flèche).
L’année suivante, le peintre Ferdinand Wagner l’embellit d’une fresque qui, à l’instar d’une bande dessinée, raconte une histoire qui se déroule en 1385 : l’attaque de la ville par Martin Malterer, allié des Autrichiens, qui envisage de prendre la ville par surprise. Mais grâce à l’intervention du bourgmestre et des bourgeois, la ville est sauvée ! À l’occasion de ces travaux, on découvre une représentation de l’aigle impérial, qui rappelle le statut de ville libre d’empire accordé à Mulhouse en 1308.
La muraille est presque entièrement détruite entre 1809 et 1811, le bastion l’est à son tour en 1832, mais la tour du Bollwerk reste de nos jours l’un des symboles de Mulhouse.
La tour du Bollwerk est classée au titre des monuments historiques depuis 1898.
*la muraille initiale est reconstruite fin 14e siècle début 15e siècle afin d’assurer une défense plus efficace.
