L’hôtel de ville, bâtiment emblématique de la place de la Réunion, constitue un joyau de la renaissance rhénane. Construit en 1552, il arbore de magnifiques pignons à volutes, d’élégantes fenêtres à triple baies aux encadrements en grès et des décors peints qui témoignent de l’histoire de la ville. Si ces derniers ont plusieurs fois été remaniés au cours du temps, la dernière restauration de 1988 s’inspire de ceux que les Mulhousiens pouvaient admirer après l’intervention du peintre Jean Gabriel en 1698. Ainsi la façade principale présente t’-elle les blasons des cantons suisses avec lesquels Mulhouse, alors cité indépendante, s’était alliée en 1515, ainsi que des allégories des vertus (prudence, charité, tempérance…), autant de clins d’œil à la manière dont il est bon de se comporter dans un bâtiment – siège d’un petit état – où s’administre la cité et se rend la justice.
Et la salle du Conseil, dans laquelle se lisent de véritables pages d’histoire, est à elle seule un petit trésor avec son plafond à caisson, ses boiseries anciennes, ses fresques et ses vitraux. Les liens de Mulhouse avec la Suisse y apparaissent au premier coup d’œil : 2 peintures de 1681 représentent, l’une, le serment de Grütli, un mythe fondateur de la Suisse, l’autre, les armoiries des 13 cantons suisses et de 4 villes alliées à la Suisse (dont Mulhouse), tandis que 3 vitraux des XVIe et XVIIe siècles figurent celles des premiers alliés de Mulhouse, Soleure, Bâle et Berne. D’autres vitraux de la même époque ornent cette salle, dans laquelle sont également représentés les blasons des bourgmestres (puis maires) qui se sont succédés à la tête de la ville du milieu du XIVe siècle jusqu’à nos jours.